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Walter Benjamin sans frontières
4 janvier 2021

W.Benjamin et Blanqui - Portraits de l'auteur de L'éternité par les astres

 

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Le révolutionnaire Blanqui est admiré par Walter Benjamin et surtout par son texte : L'éternité par les astres, publié à Paris en février 1872.

 

Voici les portraits de Blanqui "l'insurgé", rapportés

par Alain Decaux. Un historien qui a beaucoup lu les archives et semble honnête et admiratif dans son étude… Qui, en outre, écrit bien…

 

Il faut, bien sûr, se référer à d'autres sources :

 Gustave Geffroy (1893, témoin essentiel), Maurice Dommanget, Alexandre Zévaès,(1920), Sylvain Molinier (1948), Samuel Berstein (1970)…

 

Extraits

 

page 156 : "Les Saint-Just, les Robespierre suscitent des admirations, guère d'affection. Blanqui, te qu'il nous a été presque toujours présenté, est un héros froid. Nous, qui venons de l'accompagner depuis sa petite enfance, savons qu'il se situe aux antipodes de ce portrait-robot." Souvenons-nous que nous cherchons avant tout comment in devient et comment on reste un révolutionnaire.

 

-page 174 : "Le dernier détail est si gros qu'il en perd toute crédibilité. Ducamp  déteste Blanqui comme le prouve le livre haineux qu'il a écrit sur la Commune de Paris. Il voit en lui un ennemi de la société; or les hommes de ce genre ne mérite aucune pitié; son portrait de Blanqui est donc féroce, à la limite du raisonnable. Il ne faut pas se laisser impressionner par les "sources" de Ducamp. s'il est vraisemblable qu'il ait utilisé les archives de Zangiacomi, il a laissé souvent, à partir de là, vagabonder son imagination…"

 

 

-page 300 : "Blanqui fait peur. Naissance d'une légende. Désormais, on le voit comme une espèce de fantôme, vêtu de noir, ganté de noir, livide, la face creuse et sans lèvres, crachant à courtes phrases la haine…" : ce portrait à la manière d'Henri Guillemin.

 

-page 320 : "…Il n'a rien concédé. Jamais. Blanqui l'intraitable. Un exemple pour les opposants politiques; une sorte de sainteté révolutionnaire. Or, c'est précisément par là qu'on a voulu l'atteindre…"

 

-page 328 : "…Blanqui trace son portrait tel que l'on peint ses ennemis : "Esprit sombre, altier, farouche, atrabilaire, sarcastique, ambition immense, froide, inexorable, brisant les hommes sans pitié pour en paver sa route, coeur de marbre, tête de fer."

 

-page 380 : "Etrange figure de fanatique à froid, qui a sa sauvage grandeur." V.Hugo

 

-page 384 : "L'homme de l'émeute, le tacticien des barricades, le moraliste de la guerre de rue, celui-là eût pu être un formidable général de l'insurrection. L'affrontement de deux classes, de deux mondes, est né et a vécu sans qu'un seul bruit fût venu, même troublé, le silence de Vincennes…"

 

-page 430 : "Blanqui est fidèle à lui-même. Jamais il n'a composé et il ne composera jamais. Il ne faut pas demander de l'efficacité à de hommes de ce calibre…"

 

-page 454 : "Les inflexibles ne forment plus que la minorité." (Blanqui). Il est de ces inflexibles-là.

 

-page 483 : "Il nous montre le visage "à la fois fort et grêle la partie inférieure très étoile et très pointue, mais contrastant sensiblement avec la largeur du crâne et la force des pommettes ; le bas du visage est un angle aigu". Il nous montre la lèvre supérieure "fine comme un trait de plume, violemment tordue en arbalète." La lèvre inférieure, épaisse et avancée, exprime tout simplement la bonhommie plaisante et tempère ainsi la violence de l'autre lèvre." (Théophile Sylvestre.)

 

-page 509, par Lafargue : " Grand fut mon étonnement quand je vis entrer tranquillement un homme de taille petite, quoique admirablement prise, vêtu avec une simplicité remarquables, la barbe et les cheveux blancs, la peau mate et d'une texture très fine, le nez grand, effilé (il soutenait parfois en riant que tous les vrais révolutionnaires étaient pourvus d'un grand appendice nasal.) Et le tout éclairé par deux yeux petits, profondément encaissés et pétillants de vie; la voix était douce et sympathique…Mon attention était attirée par ses mains, nerveuses et bien faites…"

 

-page 551 : "Blanqui qui se dresse. "Son regard dur comme l'acier, luisant comme un tison, s'est dirigé sur Lullier…Lui ? Lui ? un vénérable vieillard ? Une vieille barbe. Ah ! Ce regard ! …

Jules Vallès, lui aussi, sera au club de Blanqui. Il se sentira ému devant "ce petit vieux, haut comme une botte, perdu dans un lévite au collet trop montant, aux manches trop longues, aux jupons trop larges".

 

 

- 592 : "…Mais ce qui est le plus remarquable chez cet homme, qui a passé les trois-quarts de sa vie en prison, chez ce vétérans de l'insurrection, qui a déjà été condamné quatre fois à mort, c'est son regard. Ses petits yeux enfoncés, presque cachés dans leur orbite, révèlent une activité fiévreuse et inquiète, et quand M. Le Président lui adresse une question, que le témoin fait une déposition, qui lui fait connaître un détail important, on le voit s'animer subitement et darder un regard fixe et menaçant sur celui qui parle…"

 

-page 598 : "Néanmoins, il ne porte plus de lunettes bleues pour travailler; mais sa casquette de loutre et sa démarche chancelante le fint prendre à distance pour un juif allemand. Sa barbe et ses cheveux sont d'un belle blancheur…"

 

* Blanqui ou la passion de la révolution (Blanqui l'insurgé). Librairie Perrin, Paris, 1976.

 

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